Meurtris – Siobhán Parkinson

Couverture Meurtris

Une mère, on n’en a qu une, pas vrai ? Même si elle picole toute la journée, même si elle oublie de vous acheter à manger, même s’il faut la tirer du lit le jour du versement des allocations chômage, il faut faire avec… Et Jono, du haut de ses quatorze ans, a toujours fait avec la sienne. Mais le soir où sa mère frappe sa petite sœur en pleine figure d’un coup tellement puissant que Julie valdingue à travers la pièce, Jono décide que c’en est trop. Que peut-il faire ? Appeler la police ? Une assistante sociale débarquerait dans les trois heures et n’hésiterait pas à les séparer. Emmener Julie loin d ici ? Mais pour aller où ? Jono n’en a pas la moindre idée, mais il sait qu’il est le seul à pouvoir protéger sa petite sœur.


Mon avis :

A la lecture de son résumé, j’ai immédiatement eu envie de lire ce livre. Il y avait un je-ne-sais-quoi de très touchant qui, malgré l’ambiance qu’il laissait transparaitre, m’a vite intriguée.

Et je ne me suis pas trompée. Meurtris est un livre très émouvant, éprouvant aussi mais extrêmement sensible. J’ai été vraiment touchée par la force et la détresse qui émanent de Jonathan, notre narrateur de quatorze ans. Malgré les épreuves qu’il a eu à subir, et tout ce qu’il a du gérer malgré son jeune âge, il n’a eu qu’une seule idée en tête : veiller au bien être de Julie, sa petite sœur de huit ans.

Je m’attendais à une simple vadrouille de deux jeunes enfants qui fuient l’ambiance de leur maison. Mais Meurtris est bien plus que ça. Et la seconde partie offre tout le cadre émotionnel nécessaire à ce genre d’histoire ; ce mélange d’espoir et de désespoir, cette volonté de continuer à vivre et à se battre malgré le fait que tout se ligue contre nous.

Meurtris se lit très facilement malgré la dureté du sujet. Mais le plus remarquable reste la plume de Siobhán Parkinson que j’ai découverte ici. Tranchante, elle va directement à l’essentiel et ne s’embarrasse pas de fioritures. Elle n’est pas là pour nous tirer les larmes et relate cette histoire dans sa véracité, avec rudesse mais sans jamais rien enjoliver. Aucune grande envolée digne d’un pathos à la grecque ; c’est ce qui fait que cette histoire paraît si sincère et si vraie.

Pour conclure : J’ai été agréable surprise par cette histoire qui aborde un sujet difficile sans tomber dans l’excès. Jonathan et Julie m’ont énormément émue, et j’ai été touchée par ce grand gaillard qui essaie tout simplement de faire au mieux, sans que personne ne le reconnaisse. Siobhán Parkinson possède une plume vraiment saisissante et permet à ce livre de ne pas tomber dans le voyeurisme. Une très « jolie » découverte.


Parution :  11 mai 2016
Éditions : L’école des loisirs
Nombre de pages : 256
Prix : 15.50 €

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